Une dynamique de construction plus accentuée dans les espaces en forte croissance démographique… mais pas seulement
L’intensité des dynamiques de construction varie très fortement d’un espace à l’autre.
- L’indice de construction est ainsi particulièrement élevé – supérieur à 10 nouveaux logements pour 1000 habitants – dans la plupart des intercommunalités des littoraux atlantique et méditerranéen, autour des métropoles de Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse et Montpellier, dans le Var, dans les Alpes, en Corse et dans certains départements d'outre-mer (Dom).
Ce sont pour l’essentiel des espaces en forte croissance démographique, où le secteur de la construction fonctionne à plein régime pour absorber l’afflux migratoire et répondre aux besoins endogènes de la population (décohabitation, renouvellement du parc, etc.). Malgré ces efforts de construction, des situations de tension peuvent néanmoins perdurer, en raison d’une croissance démographique et d’une demande si forte que la production de logements peine à y répondre.
Le niveau de l’indice de construction n’est toutefois pas systématiquement corrélé à l’évolution de la population. Ainsi, dans certaines intercommunalités, l’indice de construction est plutôt élevé alors que la population augmente faiblement, voire diminue : la croissance du parc de logements semble alors déconnectée de la croissance de la population. C’est par exemple le cas des zones touristiques peu denses des Pyrénées, des Alpes, du Massif central et de certains littoraux (Côte fleurie, Île de Noirmoutier, Île de Ré, Riviera française, etc.), où la croissance importante du parc de logements s’explique surtout par la construction de résidences secondaires et de logements destinés aux vacanciers, sans apport de population résidente permanente.
- À l’inverse, l’indice de construction est plutôt faible - inférieur à 4 nouveaux logements pour 1000 habitants - dans la majeure partie des intercommunalités situées entre les Ardennes et Limoges, à l’intérieur de la Bretagne, en Sarthe, en Mayenne et dans l’Orne. Ces espaces, dont la croissance démographique est atone, se caractérisent par un manque d’attractivité, lié pour partie à des difficultés économiques.
- Enfin, il faut souligner le cas particulier des quatre plus grandes métropoles françaises, dont les indices de construction ont augmenté au cours des dix dernières années23. Malgré les difficultés à y mobiliser du foncier, ces territoires ont intensifié leur effort de construction pour répondre à une demande croissante.
Ainsi, la géographie de la construction confirme les contrastes structurants du territoire français : d’un côté, des espaces attractifs où le nombre de constructions est très élevé par rapport à la population résidente; de l’autre, des espaces en déclin démographique, où la construction est en retrait, faute de demande24. Si la construction de logements neufs permet de réduire les difficultés d’accès au parc de logement dans les espaces où le marché immobilier est tendu, des situations de tension perdurent néanmoins.
23. Au sein de la Métropole du Grand Paris, l’indice de construction est ainsi passé de 3,7 logements commencés par an pour 1 000 habitants entre 2006 et 2010 à 5,1 entre 2011-2015., Dans la Métropole d'Aix- Marseille-Provence, il est passé de 6,6 entre 2006 et 2010 à 6,8 entre 2011 et 2015. Dans la Métropole de Lyon, il est passé de 8,0 entre 2006 et 2010 à 8,3 entre 2011 et 2015. Enfin dans la Métropole européenne de Lille, il est passé de 4,9 entre 2006 et 2010 à 6,2 entre 2011 et 2015.
24. Les besoins en logement ne se limitent toutefois pas à ceux qui découlent de la croissance démographique : comptent aussi les variations de la taille moyenne des ménages d’un espace à l’autre, les mécanismes de renouvellement du parc, la répartition des résidences secondaires et des logements vacants, les réponses aux besoins des plus mal logés, etc.