Avant-propos
L’industrie emploie 3,3 millions de personnes en France, soit 12,5 % de la population active occupée, et voit, pour la première fois depuis longtemps, plus de sites se créer que disparaître entre 2015 et 2017. Ce rebond s’accompagne d’une recomposition du paysage industriel français. Les zones d’emploi d’un grand quart nord-est de la France, qui étaient les plus industrielles, sont celles qui ont perdu le plus d’emplois industriels au cours des dernières décennies. À l’inverse, dans les régions de l’Ouest et du Sud, l’industrie a plutôt eu tendance à progresser. Ce glissement géographique a participé à éloigner les territoires d’industrie français des espaces les plus moteurs de l’Union européenne.
L’industrie demeure le premier moteur de l’activité économique européenne mais le « coeur industriel » de l’UE se situe désormais en Allemagne et dans les pays d’Europe centrale. La France, l’Italie, le Royaume-Uni, même s’ils continuent de peser fortement dans la production européenne, ont connu une très forte érosion et une fragilisation de leur industrie. Cette tendance pourrait aujourd’hui s’inverser. Les premiers signes d’une reprise de l’activité se font sentir et la « réindustrialisation » constitue aujourd’hui l’une des priorités politiques françaises.
La France dispose par ailleurs de solides atouts pour relancer ses activités industrielles. Ces dernières sont diversifiées et irriguent quasiment tous les territoires (urbains comme ruraux). Des pôles d’excellence existent et leur structuration permet à la France de compter parmi les leaders de la production de hautes technologies en Europe. Au moment où le Gouvernement engage une mission pour préfigurer les territoires d’industrie de demain, il était essentiel de tracer le bilan d’une recomposition en cours depuis quarante ans.