Corollaire de l’exode rural, la croissance démographique de la France après la Seconde Guerre mondiale s’est accompagnée d’un mouvement de périurbanisation massif, qui demeure l’une des dimensions centrales des dynamiques de peuplement du pays au cours des 50 dernières années. Si l’extension des périphéries des aires d’attraction des villes – qui continuent de concentrer l’essentiel de la croissance démographique – se poursuit, son rythme s’est néanmoins largement ralenti, et c'est au sein des pôles urbains qu’un regain démographique apparaît ces toutes dernières années. À l’inverse, la croissance démographique des territoires ruraux s’est, quant à elle, nettement ralentie au cours de la dernière période intercensitaire, les espaces les moins denses étant désormais en déprise, essentiellement du fait d’un solde migratoire devenu négatif, alors même que celui-ci portait leur croissance cinq ans plus tôt.
Si les dernières projections démographiques publiées par l’Insee posent l’hypothèse d’une diminution de la population française à partir de 2045, celle-ci n’a toutefois jamais interrompu sa croissance depuis 1968, bien qu’à un rythme de plus en plus faible depuis le début des années 2000. Cependant, cette croissance n’a pas profité à tous les territoires et le nombre d’espaces en croissance s’est réduit au fil des décennies. On assiste, ces toutes dernières années, à une rétraction des espaces portés par une croissance à la fois naturelle et migratoire, à un rétrécissement des zones de croissance autour de certaines grandes métropoles, mais aussi à une nette extension des espaces en décroissance vers l’ouest. Ainsi, les inflexions démographiques des différents types d’espaces s’entremêlent avec des tendances macro-régionales fortes. Les espaces franciliens et ceux situés autour d’un arc atlantique, méditerranéen et rhodanien, sont ainsi particulièrement dynamiques, tandis que les écarts de dynamisme démographique entre régions se creusent.
L’analyse fine des dynamiques démographiques et des transitions passées et à venir est un préalable à toute analyse territoriale et à la compréhension des enjeux qui peuvent se poser en matière d’attractivité, de dissociation des lieux de résidence et de travail, d’artificialisation, de logement, ou encore d’équipements et d’accessibilité aux services.