Les territoires les moins denses sont dorénavant à l’écart de la croissance
Entre 2008 et 2013, la population croît dans les espaces urbains comme ruraux1. Les espaces peu denses sont même les plus dynamiques2, avec un taux d’accroissement annuel moyen de + 0,79 %. Suivent les espaces de densité intermédiaire (+ 0,40 %), les espaces denses (+ 0,36 %) et enfin les espaces très peu denses (+ 0,30 %).
Cinq ans plus tard, la situation a changé et apparaît désormais distinctement un gradient de la croissance proportionnel à la densité des territoires : plus le territoire est dense, plus le taux d’accroissement de la population est important.
Exception faite des territoires les plus denses (+ 0,44 % d’accroissement annuel moyen), le rythme de croissance a ralenti pour l’ensemble des espaces, notamment pour les territoires très peu denses, dont la population diminue désormais (-0,23 %)3. Les espaces peu denses continuent, quant à eux, de voir leur population croître chaque année, mais de seulement + 0,31 %, soit un rythme plus de deux fois moins rapide que cinq ans plus tôt.
La contribution du solde naturel à l’augmentation de la population a diminué pour l’ensemble des espaces. Mais c’est surtout la diminution importante des excédents migratoires qui a un impact sur la dynamique démographique des territoires ruraux : dans les espaces peu denses, le taux de variation imputable aux effets migratoires a été divisé par deux en dix ans (de + 0,61 % à + 0,29 %). Cet effet se vérifie encore plus dans les territoires très peu denses (de + 0,30 % à -0,11 %).
Le rythme de croissance de la population résidant dans les territoires les moins denses a diminué dans 83 départements parmi les 93 comptant des communes très peu denses. Le nombre d’espaces en déprise tend, quant à lui, à progresser sur l’ensemble du territoire national : là où, entre 2008 et 2013, seuls 18 départements connaissaient une décroissance démographique de leur population en espaces très peu denses, 65 départements sont concernés sur la dernière période intercensitaire. Les départements qui conservent une évolution positive sont principalement situés en Normandie (Calvados, Seine-Maritime, Eure), le long des frontières suisse et italienne (Doubs, Haute-Savoie, Savoie), dans le sud du massif alpin (Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) mais également dans la partie sud de la région Occitanie (en périphérie de la région toulousaine, dans le Tarn et en Ariège, et le long de la Côte d’Améthyste).
Les territoires très peu denses les plus en déprise4 forment quant à eux un axe traversant la moitié nord du pays d’est en ouest et reliant la Haute-Marne au Maine-et-Loire, en passant par le sud de la région Centre-Val de Loire.
1. La distinction entre espaces ruraux et urbains est ici définie à partir de la grille communale de densité (cf. annexe, p. 120). Les espaces « denses » et de « densité intermédiaire» sont considérés comme urbains tandis que les espaces « peu denses » et « très peu denses » définissent l’espace rural.
2. Vallès Vincent. Une croissance démographique marquée dans les espaces peu denses. In : Insee Focus [en ligne]. Décembre 2019, n° 177, Disponible sur : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4267787 (consulté le 17 novembre 2021).
3. Cf. p. 72-73.
4. Considérés ici comme ceux dont le taux d’accroissement moyen est inférieur à -1 % chaque année.
5. Source : Insee, zonage en aires d’attraction des villes (AAV) 2020 (cf. annexe, p. 121).
6. Le même constat s’observe pour les communes peu denses, dont celles qui sont isolées décroissent (-0,02 %), tandis que celles qui sont sous l’influence d’une ville croissent de + 0,38 % en moyenne chaque année.
