La dimension territoriale de l'accès à l'emploi des femmes - Conclusion

Femmes et hommes sont parfois confrontés à des difficultés dans leur accès au marché du travail : emplois faiblement rémunérés, contrats précaires, temps partiel subi, périodes de chômage, voire d’inactivité... La plupart de ces difficultés sont accentuées pour les femmes, attestant d’une spécificité de l’accès à l’emploi des femmes dont la traduction la plus concrète se matérialise dans leur moindre niveau de rémunération. Dans certains territoires, les inégalités entre les femmes et les hommes du point de vue de l’emploi sont majorées : c’est notamment le cas dans les quartiers prioritaires en politique de la ville – où une femme sur deux seulement est en activité – et dans les territoires ruraux, où les femmes sont confrontées à une plus grande précarité, travaillent davantage à temps partiel et doivent composer avec une offre d’emploi moins mixte, majoritairement orientée vers des secteurs à prédominance masculine.

Si la crise sanitaire a permis de mettre en lumière la contribution importante des femmes aux secteurs qualifiés d’ « essentiels » (ceux de la santé, de l’action sociale, de l’éducation ou encore du commerce de bouche), la crise sociale et économique qui s’annonce risque de fragiliser encore leur position sur le marché du travail, en particulier celle des plus vulnérables d’entre elles : femmes en charge d’une famille monoparentale, précaires ou encore en début de vie active¹⁰³.

A l’heure de la relance, la prise en compte des questions de genre dans la définition de politiques publiques en faveur de l’emploi dans les territoires semble indispensable : développement de l’offre d’accueil des jeunes enfants pour limiter le recours au temps partiel, amélioration de l’offre de transports en commun pour limiter les déplacements « d’accompagnement » et favoriser l’accès à l’emploi, promotion de la mixité des métiers… sont autant de pistes d’ores et déjà expérimentées dans certains territoires^₁₀₄.